La vague d’attaques terroristes qui a frappé la France a favorisé le recours aux sociétés de sécurité privée pour venir en renfort aux forces de l’ordre.
Montée en puissance des sociétés agent de sécurité à Paris
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L’État d’urgence perdure, les risques sont multiples, tout comme les enquêtes, pourtant très chronophages. Des ressources énormes doivent être mobilisées (hommes, véhicules, etc.) pour suivre des suspects et mener des enquêtes qui se comptent par centaines. Débordées, la police et la gendarmerie ne peuvent plus se concentrer sur leur cœur de métier, qui est d’effectuer des missions d’enquêtes et d’investigation.
C’est pourquoi une place grandissante est accordée aux sociétés agent de sécurité à Paris et ailleurs pour assurer une surveillance de certains sites, contrôler les allées et venues des personnes et des biens, etc. L’objectif est triple : rassurer la population, alléger les services officiels et contribuer ainsi à éloigner la menace terroriste.
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Enfin, étant au contact du public et sillonnant les quartiers, ils aident les services de renseignement à collecter des informations et détecter d’éventuels suspects.
Les freins à une collaboration « institutionnalisée » entre public et privé
Si cette décision de mieux répartir les rôles entre les différentes entités est globalement bien accueillie, certaines réserves demeurent. Par exemple, des gradés redoutent la délégation immédiate de la sécurisation du transport de détenus.
La formation des agents des sociétés de sécurité privée est l’un des points d’achoppement. L’entrée dans la profession passe par des tests simples suivis d’une formation de 140 heures, largement insuffisante, quand on sait qu’il faut respectivement un an et trois ans pour devenir policier municipal et policier national.
De plus, les formalités nécessaires à l’ouverture d’un centre de formation en sécurité privée sont jugées trop légères. Le contrôle du CNAPS depuis l’été dernier a d’ailleurs révélé un manque de qualité de nombreuses offres parmi les 600 établissements existant en France. Or, la complexité croissante de l’activité exige de nouvelles compétences. Soutenu par l’Union des Entreprises de sécurité privée, un projet d’école nationale de formation à l’étude.
En parallèle, la question de l’armement des employés de la sécurité privée continue également à faire débat. Contrairement aux États-Unis, où le droit au port d’arme est acquis aux citoyens, les autorités françaises ne sont pas prêtes, l’État devant en assumer la responsabilité, et redoutant d’ouvrir la porte à des régimes autoritaires.
Bien que l’on attende beaucoup des acteurs de la sécurité privée, il faudra du temps pour que l’institution policière soit encline à institutionnaliser la collaboration.